jeudi 12 juin 2025

Atelier de carnet de voyage ce dimanche 15 juin au Bia Bouquet

Envie de voyager sans quitter votre chaise ? 

De faire vibrer pinceaux, crayons ou collages au rythme de vos souvenirs ou de vos rêveries exotiques ?

 Bienvenue à notre atelier d'artistes de ce dimanche 15 juin de 14h30 à 17h, spécial "Carnet de voyage" ! 

Que vous soyez croqueur du dimanche, globe-trotteur dans l’âme ou rêveur à plein temps, cet atelier est fait pour vous. 

🖌️ Pas besoin d’être un pro pour se lancer : juste le plaisir de créer, d’expérimenter et de s’amuser.
Amenez vos vieux tickets de métro, vos photos de vacances, ou même ce souvenir d’une escapade imaginaire, d'une balade dans votre quartier, en levant le nez ... 

📒 Le carnet de voyage, c’est quoi au juste ? 
C’est un compagnon de route un peu magique : un mélange de dessins, collages, anecdotes, cartes, couleurs, sensations… Un patchwork très personnel qui raconte un bout de monde vu à travers vos yeux. Et pas besoin d’avoir visité l’Himalaya ! Une balade en forêt, un marché de quartier ou une virée en vélo peuvent faire de merveilleux récits visuels. 

🧳 Quelques trucs pour bien démarrer : 
Apportez ce que vous aimez : crayons, aquarelle, feutres, tampons, masking tape… 
Soyez vous-même, mais en version créative ! 
Laissez-vous surprendre : pas de plan parfait, juste des envies à suivre. 
Même un gribouillis peut devenir poétique. 
Partagez vos trouvailles : on s’inspire les uns les autres, on échange astuces et compliments, et on repart le cœur léger. 
Pas besoin de passeport, juste d’un carnet vierge et d’un esprit curieux ! 

🌟 En résumé : l’atelier "Carnet de voyage", 
c’est une escale créative pleine de bonne humeur, idéale pour rêver un peu, s’exprimer beaucoup, et voyager autrement. 
On embarque ? 😊 

 

Voici quelques vidéos inspirantes qui pourront sans doute nourrir votre imaginaire avant ce dimanche. Un vrai “vlog‑atelier” en français : le créateur vous emmène avec lui·elle en sortie, montre le montage de son carnet de voyage, des astuces aquarelle en situation, et ajoute de belles touches personnelles. Style accessible et inspirant ! Cette vidéo montre des techniques mixtes : aquarelle, encre, petite touche de lettrage ou collage pour créer vos pages sur un marché coloré. Idéal pour s’inspirer du noir/blanc qui se mélange aux pigments colorés. Dominique Pascaud présente un atelier complet mêlant croquis en noir et blanc, aquarelle et lettrage. Très pédagogique, parfait pour intégrer plusieurs techniques dans votre carnet. Suggestions pour bien les utiliser : Regardez avec carnet et outils sous la main : essayez en même temps les techniques montrées. Notez vos préférences : lettrage, hachures, aquarelle fluide ou superposée. Expérimentez sur plusieurs pages : mixez encre noire + aquarelle + phrases, laissez-vous guider. Si on veut un peu plus se centrer sur le collage ou le lettrage, voici aussi une vidéo sympa : Créateur·ice : Le monde d’Elodiy New Pourquoi c’est top : cette vidéo mélange création de pages de carnet en style scrapbooking, collage d’éléments (photos, papiers, tickets…), lettrage élégant et illustration, le tout dans une ambiance douce et inspirante.

jeudi 29 mai 2025

Présentation du Cercle d'Art de BNP Paribas Fortis

Bonjour à tous, 

En accord avec Valérie, je vous présente ici une autre amicale dont je suis membre : le Cercle d'Art de BNP Paribas Fortis. Pour en faire partie, nul besoin d'avoir un compte dans cette Banque : le Cercle n'est pas un département opérationnel de la Banque, c'est uniquement une amicale. Tout le monde peut y adhérer, moyennant paiement d'une adhésion annuelle de seulement 10 euros. 

Vos avantages ? Vous pourrez participer à diverses expositions et activités culturelles en Belgique, pour un prix réduit par rapport au tarif normal. Vous pourrez participer à un voyage annuel, également selon un tarif réduit (le prochain voyage sera l'Ecosse, à l'automne 2026). Vous pourrez vous inscrire gratuitement au cours de dessin que j'anime une fois par mois à Watermael-Boitsfort. Si vous êtes philatéliste ou numismate, vous pourrez vous inscrire gratuitement à la section "Collections" et rencontrer d'autres passionnés. Etc... 

Pour en savoir plus, surfez ici : https://www.cae-kkk.be/ 

Pour + d'information, n'hésitez pas à m'interpeller. Luc Meulemans

mardi 6 mai 2025

Je participe à l'exposition de groupe ci-dessous. J'y présenterai plusieurs très petits tableaux sur le thème de l'enfance. Il me sera impossible d'être présent lors du vernissage (le vendredi 23 mai de 19h à 21h), mais je tiendrai la permanence le mercredi 28 mai et le vendredi 30 mai, de 13h à 17h.

dimanche 4 mai 2025

encres... couleurs et monochromes

Nous vous invitons à embarquer pour une exploration vivante et sensorielle lors de notre prochain atelier artistique dédié aux encres : encre de Chine, écolines, acryliques liquides, et bien plus encore ! Ce rendez-vous créatif s’adresse à tous les curieux, passionnés, artistes en herbe ou confirmés, désireux de se laisser guider par les mystères de la fluidité et les infinies nuances des encres.

Notre atelier aura lieu au Bia Bouquet, ce 18 mai à 14h30.


les encres

Utilisée depuis des millénaires, l’encre occupe une place centrale dans l’histoire des arts. Des calligraphies chinoises au lavis japonais, en passant par les dessins de maîtres de la Renaissance, elle a servi à fixer gestes, intentions et émotions avec une élégance sans pareille. Dans le monde occidental, des artistes comme Rembrandt, Victor Hugo ou encore Matisse ont exploité sa puissance évocatrice, tantôt précise, tantôt vaporeuse.

Aujourd’hui, les encres se déclinent en une riche palette de textures et de couleurs : encre de Chine profonde et contrastée, écolines éclatantes à base d’eau, encres acryliques résistantes et brillantes... Elles offrent des possibilités infinies, entre contrôle du trait et abandon au hasard.

Sépia 

En dessin, le calamar est votre ami, à condition de le taquiner un peu. Menacé, ce céphalopode émet un jet d'encre noir destiné à masquer sa fuite. Le pigment est extrait de la poche contenant cet encre, et traité par dessication et pulvérisation. Cette encre utilisée dès l'antiquité romaine comme colorant est brune, ou gris brun. Ce pigment est instable ; il peut pâlir et jaunir. Actuellement, on obtient la même teinte en utilisant des terres ou des produits de combustion comme le bistre. Les artistes de la Renaissance l'utilisaient pour élaborer des esquisses ou des ébauches de peinture. 

 

 

 

L'encre de Chine 

Cet encre noire associe un pigment noir de carbone à un liant aqueux. Il est utilisé aussi bien en calligraphie qu'en peinture. Diverses variétés existent. Les encres traditionnelles chinoises et japonaises se présentent en bâtonnet, le liant est une colle de poisson, qu'il faut humecter et diluer pour peindre. La composition et le liant utilisé peut varier selon les procédés de fabrication.


peindre avec le bâton d'encre

tuto encre de chine débutant

 

 

Les encres métallo-galliques.

L’encre au gallo-tannate de fer est une encre noire à violette, fabriquée à partir de sels métalliques, surtout de sulfate ferreux mais parfois de sulfate de cuivre, et de divers tanins d’origine végétale. Encre noire emblématique des copistes médiévaux, elle est l’encre la plus utilisée en Europe entre les XIIe et XIXe siècles. Son principal défaut est qu'elle est corrosive, sans précautions, elle peut abîmer le papier, mais elle est fluide, adaptée à la plume d'oie, et pérenne. Plusieurs recettes de fabrication sont décrites dans wikipedia

Les encres acryliques

Elles sont parfois désignées comme "encre de Chine" de couleur. Elles sont persistantes et, sèches, elles ne se diluent plus à l'eau. 

portrait à l'encre Liquitex

Les écolines

Bien qu'elles s'utilisent de la même façon, il y a une grande différence entre les écolines et les aquarelles. Ces dernières utilisent des pigments, tandis que les écolines sont des dilutions de colorants chimiques sont la persistance à la lumière est souvent médiocre. Les écolines sont l'avantage de la fluidité, de la transparence et de la vivacité des teintes. Elles conviennent pour des travaux graphiques, d'illustrations destinées à la reproduction. Notons que certains colorants sont réactifs à l'eau de javel, qui les décolore ou modifie leur teinte, cela peut être utile pour obtenir certains effets. 

 

 

 

 

 

 

Outils ...

 🖌️ Pinceaux pour aquarelles, brosses

  • Description : Pinceaux souples, souvent en poils naturels (martre, petit-gris) ou synthétiques, conçus pour retenir l’eau et les encres fluides.

  • Conseils : Idéal pour les lavis, les aplats, les dégradés. Utiliser sur papier humide ou sec selon l’effet recherché. Bien rincer pour éviter les résidus d’encre séchée.


✒️ Plumes pour dessin et calligraphie

  • Description : Métalliques, avec pointe fine ou large, montées sur un porte-plume ; permettent un tracé net et contrôlé.

  • Conseils : Parfaites pour les traits précis, hachures ou lettrages. Nettoyer régulièrement pendant l’usage pour éviter les blocages d’encre. Utiliser sur papier lisse.


🪵 Calame et plume d’oiseau

  • Description : Instruments anciens, souvent taillés à la main. Le calame est un roseau ; la plume d’oiseau (généralement d’oie ou de corbeau) est taillée pour le tracé.

  • Conseils : Pour une calligraphie expressive ou un dessin spontané. Chaque trait est unique selon la pression et l’angle. Prévoir une recharge fréquente en encre.


🖌️ Pinceau traditionnel chinois ou japonais

  • Description : Manche en bambou, poils longs et effilés (chèvre, loup…), grande capacité de rétention d’encre.

  • Conseils : Idéal pour le sumi-e, les lavis, ou les calligraphies gestuelles. Travailler avec fluidité, sur papier absorbant. Nettoyage délicat à l’eau claire après usage.


🎨 Grille de bruinage, pochoir et brosse à dent

  • Description : Accessoires détournés pour créer textures et effets. La grille projette des gouttelettes, les pochoirs canalisent les formes, la brosse à dent éclabousse l’encre.

  • Conseils : À utiliser pour des effets dynamiques (éclaboussures, motifs répétés). Charger l’outil, projeter ou frotter à distance. Attention aux projections non contrôlées !


🖊️ Pinceau à réservoir

  • Description : Pinceau synthétique avec réservoir intégré pour l’eau ou l’encre. Compact, facile à transporter.

  • Conseils : Parfait pour l’encre en extérieur ou en carnet. Contrôle pratique du débit. Nettoyage après usage indispensable pour éviter l’obstruction.


✒️ Porte-plume à réservoir

  • Description : Stylo de calligraphie rechargeable avec encre fluide, doté d’une plume métallique.

  • Conseils : Utile pour les écritures soignées ou les dessins linéaires. Veiller à ne pas utiliser d’encre trop épaisse (risque de blocage). Conserver fermé hermétiquement.


🖋️ Plume style "Rotring" (stylo technique)

  • Description : Stylo à encre de précision avec pointe calibrée (0.1 à 0.8 mm), très utilisé en dessin technique ou bande dessinée.

  • Conseils : Idéal pour les contours nets, l’illustration, le dessin d’architecture. Toujours bien nettoyer la pointe. Conserver à la verticale, bouché, pour éviter le dessèchement.


     

     

 

 

 

 

 

...et supports.

🧻 Papier aquarelle (grain fin, moyen ou torchon)

  • Description : Épais (200–600 g/m²), à base de coton ou cellulose, avec une bonne capacité d’absorption.

  • Utilisation : Idéal pour les lavis, encres diluées, effets de fusion. Le grain ajoute de la texture aux œuvres. Privilégier le grain fin pour les détails, le grain torchon pour un rendu plus pictural.


📜 Papier bristol

  • Description : Papier très lisse, blanc, rigide, souvent en 250 à 400 g/m².

  • Utilisation : Parfait pour les dessins au trait, plumes, stylos techniques. Sa surface non absorbante permet un tracé net et sans bavure. Peu adapté aux lavis.


📄 Papier layout

  • Description : Papier très lisse, semi-transparent, souvent utilisé en illustration ou pour les marqueurs.

  • Utilisation : Bon pour les encres à séchage rapide ou les tests. Attention : il n’absorbe pas bien les lavis et peut gondoler.


📜 Papier japonais (washi)

  • Description : Fait main ou industriellement, très léger, souvent à base de fibres de mûrier (kozo).

  • Utilisation : Idéal pour le sumi-e, la calligraphie, les lavis délicats. Très absorbant, il capte chaque variation du pinceau. Fragile à l’état humide, nécessite parfois un support (papier buvard ou carton).

  •  

🧾 Papier croquis ou dessin

  • Description : Papier polyvalent (90 à 160 g/m²), souvent légèrement grainé.

  • Utilisation : Bien pour l’encre au trait, les essais, les techniques mixtes légères. Moins adapté aux grandes quantités d’encre ou aux lavis profonds (risque de gondolage ou traversée).


📰 Papier kraft ou recyclé

  • Description : Papier teinté, souvent brun ou gris, à surface plus brute.

  • Utilisation : Pour des effets de contraste avec l’encre blanche ou noire. Donne un aspect brut, expressif. Peu adapté aux techniques très mouillées.


📜 Papier calque

  • Description : Très lisse et translucide.

  • Utilisation : Parfait pour le travail au trait avec plume technique ou stylo à encre. Attention : sèche lentement, risque de bavures. N’absorbe pas.

     



Propositions et idées

Au cours de cet atelier, vous serez invité.e à expérimenter plusieurs approches :

  • Lavis monochrome à l’encre de Chine, pour explorer les valeurs et les contrastes.

  • Techniques d’éclaboussures et de coulures, en jouant sur la gravité, l’humidité et le souffle.

  • Fusion et superpositions avec les écolines, idéales pour créer des effets de transparence.

  • Travail en négatif et grattage, en superposant les couches d’encres et en jouant avec la lumière.

  • Dessin intuitif au pinceau ou au calame, pour se reconnecter au geste spontané.

  • Intégration de l’encre dans un travail mixte, avec collages, encres et pastels.

Propositions d’exercices

Quelques exemples d’explorations créatives qui seront proposées :

  • "Un geste, une émotion" : exprimer une sensation à travers un seul trait à l’encre.

  • "Paysage fluide" : créer un paysage imaginaire en laissant les encres se mêler librement.

  • "Bestiaire fantastique" : faire surgir des formes animales d’une tache d’encre.

  • "Calligraphie libre" : jouer avec les lettres, les signes et le rythme graphique.

  • "Dessin à l’aveugle à l’encre" : expérimenter le dessin sans regarder sa feuille, pour libérer le regard intérieur.

Un moment pour créer, partager et s’émerveiller

Cet atelier sera autant un espace d’apprentissage technique qu’un terrain d’aventures artistiques. Nul besoin d’être expert : l’essentiel est de venir avec l’envie d’explorer, de s’autoriser à expérimenter, et de laisser les encres faire surgir des mondes inattendus.

Que vous soyez attiré.e par le raffinement du noir profond ou par les éclats vibrants de la couleur, cet atelier vous ouvrira les portes d’un univers liquide et vibrant, où chaque goutte peut devenir le début d’un récit.


lundi 10 mars 2025

le corps en mouvement

Il y a un réel challenge dans la pratique des arts plastiques. L'artiste doit saisir le vif et le restituer sous une forme figée. Comment rendre le mouvement, le devenir, la vie dans un dessin ou une peinture ? Notre atelier de mars (le 16 mars 2025 à 14h30 au Bia bouquet) abordera ce problème. Nous nous exercerons à esquisser, dessiner ou peintre des personnages en mouvement, à partir de photos - pour commencer - puis de vidéos. Rien n'empêchera par la suite de croquer sur le vif.

des grottes Chauvet au futurisme

Remontons 30.000 ans en arrière, dans une grotte des chasseurs-cueilleurs peignent sur les parois des silhouettes animées, elles représentent des mammouths, des aurochs, des félins, des chevaux, des ours. Parmi ces peintures, en des sites bien déterminés, des signes abstraits, des mains réalisées au pochoir, des lignes, des points... cette grotte se trouve en Ardèche, c'est la grotte Chauvet, découverte 1994, elle est un chef-d'œuvre de l'art préhistorique. Sur une des parois, un frise représente des chevaux, chaque tête de cheval est positionnée de manière différente. D'autres grottes présentent des frises semblables. Les animaux, bisons, chevaux, ou cervidés semblent courir, leur mouvement est décomposé en esquisses superposées, ou, dans d'autres cas, en séquences juxtaposées. Dans un ouvrage qui fit sensation, Marc Azema, archéologue spécialiste de l'art préhistorique, analyse dans le détail la maîtrise du mouvement par les artistes du paléolithique. Pour lui, l'art pariétal était quasi cinématographique. La lueur vacillante des torches amplifiait ces effets sur ces peintures exécutées sur des reliefs dont l'irrégularité est parfois sciemment exploitée.

Nous sommes dans les années 1920, le monde a connu une apocalypse de bruit, de fureur et de sang, l'industrie se relance, la technique est toute-puissante, le progrès avance à pas cadencé, préparant d'autres apocalypses...  des artistes italiens chantent un hymne passionné à cet avenir de métal et d'électricité, ce sont les Futuristes - Luigi Russolo, Carlo Carrà, Filippo Tommaso Marinetti, Umberto Boccioni et Gino Severini - ils sont écrivains, poètes, cinéastes, peintres, et surtout pamphlétistes, car c'est le monde ancien qu'ils veulent détruite, quitte à brûler les bibliothèques, quitte à se laisser séduire par les promesses du fascisme. Leur idéal : la vitesse, la force, le dynamisme, la machine, le progrès, la guerre... mieux que d'autres, les peintres futuristes représentent le mouvement, la vitesse, les vibrations hallucinantes d'un cauchemar électrique. 
 
 
 
En 1888, Etienne-Jules Marey invente la chronophotographie, décomposant le mouvement en instants successifs capté par un appareil photographique spécialement conçu. Les recherches photographiques sur la dynamique du mouvement avaient déjà débuté avec les travaux de Eadweard Muybridge, qui, en utilisant plusieurs appareils photos successivement déclenchés réussit à analyser correctement le gallop d'un cheval. Marey n'utilisait qu'un appareil unique, préfigurant le cinématographe. Zootropes, phénakistiscopes, et autres dispositifs permettaient de restituer le mouvement...le cinématographe sera l'accomplissement de ces travaux. Ces recherches photographiques aura un impact immense sur les arts plastiques, d'une part, parce qu'elles permettent une décomposition précise des mouvements les plus complexes, d'autre part, parce qu'elles inspirent des formes artistiques inédites
 
Le dadaïste Marcel Duchamp ne se contente pas d'exposer un urinoir, il expérimente, à la manière des futuristes, la technique de superposition d'image dans son "Nu descendant un escalier". Le résultat est saisissant. Le thème sera répété à mainte reprise. On peut y voir un hommage explicite aux travaux de Marey et de Muybridge. C'est aussi l'expression d'une vision neuve de la réalité, où temps et espace sont fragmentés et séquencés. 

Retour en Italie, Giacomo Balla peint une "cinétique du teckel à poil ras"...utilisant le même procédé, mais ce qui nous est rendu est la dissolution des corps et des objets dans un flux quasi continu. La décomposition est poussée à l'infini, l'oeil ne peut plus suivre les étapes du mouvement, dans cette superposition des battements de queue, des oscillations de la laisse, et de la cadence de la marche... 

Ces futuristes qui ne juraient que par l'avenir technicien retrouvaient, sans le savoir, un procédé utilisé, exceptionnellement sans doute, dès la préhistoire...en témoigne cette gravure paléolithique de ce bouquetin aux pattes frétillantes





Figer le mouvement ?

Saisir la permanence dans un monde en perpétuel changement, identifier l'être dans la multiplicité des apparences, penser le mouvement, l'espace et le temps...ces questions philosophiques furent ouvertes dès l'antiquité...on pourra opposer Parménide, penseur de l'identité et de l'unicité de l'Etre, à Héraclite, penseur du devenir et des transformations. L'artiste devra composer avec ces paradoxes. Le sculpteur qui exprime dans le marbre la tension qui anime l'athlète à l'instant où il accompli son exploit - pensons au Discobole de Myron - affronte ce paradoxe. C'est dans une maîtrise absolue de l'anatomie, des articulations, des gestes qu'il trouvera la réponse. 

 

 

 

 

 

Le dynamisme du mouvement est rendu par le "contraposto". Le corps adopte une posture qui rompt l'immobilité, s'appuie sur une jambe, l'autre jambe se libère et prêt à la marche, à l'élancement. Le reste du corps suit, toute la musculature,  torse,  jambes, bras,  revit. Ce déhanchement que l'on retrouve dans la statuaire classique depuis Polyclète confère à la statue un vitalité que n'exprimaient pas les poses hiératiques de la statuaire préclassique. 








L'étude de l'anatomie du corps est essentielle a qui veut reproduire le mouvement. Les articulations ne permettent pas n'importe quelle position, la structure squelettique, la colonne vertébrale, le torse, les chaines musculaires assurent la cohérence du corps en mouvement. Sport et danse sont être des sources d'inspiration précieuses pour l'étude du mouvement. Dans cette frise, destinée à une poterie grecque, le phrasé musical est transcrit dans la succession des corps où les diagonales se répondent en de multiples parallèles.

 
 
On retrouve chez le street-artiste  Jérôme Mesnager une telle frise. Remarquez la réduction des corps à leurs principales masses musculaires, Quelques coups de brosse suffisent à exprimer une vitalité quelque peu ironique et provocante.
 


    Conseils d'artistes

On peut en venir à ces méthodes d'apprentissage pour débutants. On esquisse d'abord le corps en forme géométriques simples, puis progressivement on affine le dessin, ajoutant détails après détails, en s'appuyant sur une observation minutieuse du modèle.

L'idée générale ici est de partir du squelette pour le revêtir par la suite de ses muscles et enfin habiller ce corps pour lui donner vie. 
Il faudra porter son attention sur les proportions, mais aussi sur les articulations et les mouvements qu'elles permettent.
 
des notions d'anatomie artistique sont donc un prérequis. 
 
le site "un autre atelier" (apprentissage en ligne du dessin) diffuse une liste d'ouvrages d'anatomie artistique, certains de ces livres sont disponibles en ligne.

Conseils Techniques pour Dessinateurs et Peintres (par IA deepseek) :

  1. Apprivoiser le Croquis de Mouvement

    • Exercice : Dessinez des poses rapides (30 secondes à 2 minutes) pour capturer l’essence du geste plutôt que les détails.
    • Outils : Utilisez un fusain ou un crayon gras pour des traits fluides et expressifs.
  2. Jouer avec les Lignes et les Formes

    • Lignes dynamiques : Des traits obliques ou en spirale guident le regard et suggèrent le mouvement (exemple : les drapés tournoyants de Rubens).
    • Distorsion : Exagérez certaines parties du corps (allongez un bras, courbez une colonne vertébrale) pour renforcer l’effet cinétique.
  3. Intégrer le Flou et la Superposition

    • En peinture, utilisez des effets de flou (sfumato) ou superposez des images successives (comme dans les photomontages de Muybridge) pour évoquer le temps.
  4. Travaillez la Composition

    • Placez le sujet en diagonale ou en dehors du cadre pour créer une tension visuelle.
    • Utilisez des éléments contextuels (un vêtement flottant, une ombre projetée) pour accentuer le dynamisme.
  5. Explorer la Couleur et la Lumière

    • Des contrastes vifs ou des dégradés doux  peuvent amplifier l’émotion liée au mouvement.

     

    Que vous soyez débutant·e ou confirmé·e, cet atelier vous propose d’explorer le corps en mouvement à travers des exercices guidés, des analyses d’œuvres majeures et des techniques innovantes. Apprenez à libérer votre trait, à oser l’imperfection et à raconter des histoires en mouvement.

    RDV le 16 mars 2025, 14h30 au Bia Bouquet (Forest) – Prévoyez carnets, crayons et envie de bouger !


    compléments :

    https://line-of-action.com/practice-tools : ce site propose des exercices de dessin sur modèle vivant (photos), nu ou habillé.

    youtube : draw this : propose des exercices de dessin sur modèle, poses rapides

    youtube : GESture draw party propose des modèles dans des poses très dynamiques. Intéressant pour ceux qui s'initient au croquis style BD 

    Pose maniac : ce site japonais propose des modèles (en image de synthèse) représentant des écorchés dans des poses dynamiques et variée. L'angle de vue peut être modifié. Intéressant pour l'étude de l'anatomie artistique.

    Quickpose : propose une sélection de modèles. Poses rapides ou lentes. Modèles masculins ou féminins, dans des postures diverses.













samedi 22 février 2025

Le Crayon de Couleur : petit mais costaud !

 

Ce mois d'avril, nous vous proposons un atelier uniquement dédié au crayon de couleur, qu'il soit aquarellable, ou pas, coloré ou non, et avec papier coloré de préférence (ou pas !).  Des artistes célèbres s'y sont mis, pourquoi pas vous ?


Ah, le crayon de couleur... Souvent relégué au rang de passe-temps enfantin, il est pourtant un véritable outil de maître pour qui sait l’utiliser. Classique ou aquarellable, il offre une infinité de possibilités aux artistes curieux. Plongeons ensemble dans l'art et la manière d'exploiter ce petit bâtonnet magique, et pas toujours si simple qu'il n'en a l'air.

Les Techniques Indispensables

  1. La Superposition des couleurs
    Ce n'est pas parce que c'est un crayon qu'on doit se contenter d'une seule couche ! Appliquez plusieurs teintes successives pour créer des nuances riches et profondes. Plus vous superposez, plus l'effet devient subtil. Voir dans cet article

    https://www.apprendre-a-dessiner.org/comment-colorier-proprement-crayons-couleur/


     Une vidéo pour voir comment bien superposer les couches (être patient)

    https://youtu.be/ttitV8lq5no?si=N-rbLOeNJhekCDgh

  2. L'Estompage
    Utilisez un estompeur, un mouchoir ou même votre doigt (lavé, c'est mieux) ou se fabriquer un tortillon soi même (https://fr.wikihow.com/confectionner-un-tortillon), pour fondre les couleurs et adoucir les transitions. Pour les crayons aquarellables, un pinceau humide fait des merveilles.



    https://astucesdartiste.com/comment-utiliser-estompe-dessin/

     

  3. Les Hachures croisées
    Si vous voulez donner du volume à vos dessins, travaillez en croisé les traits. Cela ajoute de la texture et un effet d’ombre intéressant.

    https://youtu.be/I1hwW-mLhXw

     

  4. Les techniques spéciales pour crayons aquarellables

    • Colorier d’abord, puis passer un pinceau mouillé pour un effet peinture.
    • Dessiner sur papier humide pour un rendu plus diffus.
    • Tremper le pinceau directement sur la mine pour une couleur intense et modulable.

      https://youtu.be/wqqUe5tVCS0?si=ONLRdglRQchFwhCh

Des Maîtres du Crayon de Couleur

Voici quelques grands artistes qui ont su utiliser cet outil si méconnu qu'est le crayon de couleur :

  • Oskar Kokoschka (1886-1980), célèbre peintre expressionniste autrichien, utilisa le crayon de couleur sur la fin de sa vie. Une belle manière de prouver que ce modeste outil a sa place au panthéon des arts.
    Il a remplacé la palette d'huile par une poignée de crayons en main et hop, c'est parti !
    https://www.oskar-kokoschka.ch/fr/1012/Dessins


 


 


dimanche 9 février 2025

Les lavis à l'aquarelle

 



Ce mois ci, nous vous proposons un atelier uniquement dédié à l'aquarelle, dans un aspect assez technique. Réaliser un lavis peut sembler un thème rébarbatif et peu utile de prime abord, c'est pourtant cette technique qui donne toute sa magie à l'aquarelle. A vous, lacs transparents, couchers de soleil sublimes et ciels somptueux. Mais aussi, en comprenant un peu plus intimement comment pigment, papier et eau interagissent, aller vers des représentations originales et parfois plus abstraites de vos sujets favoris.


 

Alors ... à vos pinceaux !

Un lavis en aquarelle, c'est une couche de peinture très diluée avec de l'eau, appliquée de manière uniforme ou dégradée sur le papier. Cela permet de créer des fonds doux, des ombres légères ou des effets de transparence. Dit comme cela, cela semble tout simple, et pourtant, vous verrez sans doute à l'atelier qu'il convient de bien s'exercer, que la réussite de cette opération dépendra du papier utilisé, du pinceau choisi, de la proportion eau/ pigment mise dans le pinceau, de l'inclinaison du papier...



C’est le B.A. BA de l’aquarelle. Pour poser un lavis en aplat, il faut diluer de la couleur dans l'eau, puis l’appliquer de façon uniforme sur une partie de la composition (pour peindre un ciel par exemple) ou sur la totalité de la feuille (pour réaliser le fond).

Penser au préalable à préparer votre papier !
Fixez-le à un support. La plupart du temps, il est conseillé de l’humidifier avec une éponge ou un pinceau en le balayant de droite à gauche et de haut en bas.
Sinon, utilisez un bloc collé quatre côtés, suffisamment rigide.
Voici les étapes d'un lavis tout simple, en aplat, pour commencer.

1 Remplissez deux récipients d’eau : l’un pour les mélanges avec couleur, l’autre pour nettoyer le pinceau.

2 Humidifiez votre pinceau et prélevez de la couleur en le frottant doucement sur la surface du godet. Ou mieux, utiliser de l'aquarelle en tube.

3 Déposez la couleur dans une coupelle.

4 Mélangez de l’eau à la couleur : plus vous ajoutez de l’eau, plus la couleur s’éclaircit (pour la foncer, ajoutez au contraire de la couleur brute).
   Avant de vous lancer dans l’application de votre lavis, testez son intensité sur un papier brouillon, car l’aquarelle a tendance à s’éclaircir en séchant !

 

5 Munissez-vous d’un gros pinceau à poils souples.

6 Appliquez la couleur sur le papier, avant que le papier ne sèche, en balayant horizontalement la surface en commençant par le haut : alternez une bande de droite à gauche puis celle du dessous de gauche à droite.

7 Veillez à repasser sur le bord humide de la touche précédente afin que le lavis soit bien uniforme.
   Le téléphone sonne ? Quelqu’un frappe à la porte ? Tant pis !
   N’interrompez pas l’application de votre lavis au risque de vous retrouver avec un bord net très difficile à retoucher !
https://fr.canson.com/realiser-un-lavis-en-aplat-en-aquarelle

Voici aussi quelques petites vidéos très intéressantes d'un point de vue technique et que vous pouvez décliner en petits exercices à l'atelier.

3 ASTUCES pour réussir vos LAVIS à coup sûr - TECHNIQUE AQUARELLE
https://youtu.be/XqUlw16WG_A?si=Md-JxP-hgoPCW2TR

 

Cela permettra de mieux comprendre comment les pigments migrent (se diffusent) ou pas, selon que l'on charge plus ou moins le pinceau de pigment et / ou d'eau, que l'on incline son plan de travail ou pas ..

Thèmes à choisir : faire simple, comme dans la vidéo ci-dessous, privilégier des petits exercices d'échauffement comme ce drapeau :

Comment peindre un drapeau à l'aquarelle - Tuto débutant
https://youtu.be/QCJxTNfuxog?si=Qn7fK8jqhr6XaGO6

 


ou un paysage  avec peu de lavis (2 ou 3 max).

TUTO AQUARELLE débutant - Pas-à-pas complet d'un paysage maritime

 
Encore quelques petits conseils

 Travailler sur un format assez petit (A5 par exemple) et agrandir le format du papier quand on se sent plus en confiance.
Le pinceau peut être synthétique, moins cher  (et chargera moins d'eau à la fois) ou en poil naturel (plus cher, peut charger beaucoup d'eau à la fois).
Si on prend un papier en cellulose, les pigments fusent de façon plus aléatoire. Si on prend un papier coton, les pigments fusent de façon moins aléatoire, mais ce papier est beaucoup plus cher.

Le papier peut être mouillé au préalable, ou pas. Si le papier est sec il faut bien penser à bien charger son pinceau afin d'obtenir un aspect brillant quand on pose l'aquarelle. Tant que le papier est brillant, on peut revenir dessus (en déplaçant les pigments, en fonçant une zone, tamponnant légèrement une zone etc). Mais les aquarelles les plus réussies sont souvent celles où on ne retravaille PAS la zone et où on laisse faire la "danse" des pigments.

La notion de lavis posé rapidement (beaucoup réfléchir avant et ensuite, agir vite) peut aussi être illustrée avec cette technique originale de diffusion de pigment si le papier est bien mouillé au prélable...

PEINDRE un CHAT à l'aquarelle grâce à Endre Penovac
https://youtu.be/KlyJZPw_gMM?si=SC6F1wVU-Fo3oZTb





Bonne expérience technique !

Valérie DANIELS




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